Le projet MyCred4Home présenté le 24 octobre 2024 vise à développer des micro-certifications dans le secteur de l’emploi à domicile.
De l'intérêt des microcertifications pour l'employabilité des peu qualifiés
Trente mois de projet, quatre partenaires européens, un référentiel de quatre micro-compétences clés et des livrables à chaque étape, pour sensibiliser le secteur de l'emploi à domicile et d'autres à l'intérêt des microcertifications pour l'insertion professionnelles de profils peu qualifiés. MyCred4Home, projet porté par Iperia, a présenté ses conclusions récemment.
Par Christelle Destombes - Le 06 novembre 2024.
MyCred4Home vise à favoriser l'inclusion sociale et l'insertion de groupes de personnes défavorisées (migrants, demandeurs d'emploi, etc.) grâce au développement des microcertifications dans le secteur du service aux personnes et aux ménages. Ce projet, soutenu par la Commission européenne et Erasmus+, a tout de suite intéressé Iperia, la plateforme de professionnalisation du secteur des particuliers employeurs.
Nadège Turco, directrice déléguée d'Iperia, le dit sans ambages : « Allier reconnaissance formelle et informelle pourrait permettre de renforcer l'engagement et l'attractivité sectorielle. Nous pensons que cette intuition est juste ». Dans un secteur qui pourrait employer 800 000 personnes en France à l'horizon 2030, souvent peu qualifiées et issues de l'immigration, la microcertification pourrait permettre un développement des compétences personnalisé, adapté, rapide et accessible.
Un projet en quatre phases
Avec quatre partenaires – STePS société italienne de consulting sur la formation des adultes, l'Université de Chypre, le Centre familial de Bruxelles et un organisme de formation et agence d'emploi espagnol, le Gdoce –, Iperia s'est attelé au travail. Le projet s'est déroulé en quatre phases : une de comparaison des pratiques de micro-certifications dans les pays partenaires, une d'élaboration d'outils dont une plateforme développée par le Lab de la faculté de sciences informatiques de Chypre, qui permet de passer la certification en ligne, une phase d'expérimentation et enfin une phase de consolidation sous forme d'un guide à paraitre.
Quatre compétences clés ont été identifiées par les experts :
- une compétence « coeur de métier » : réaliser des opérations de nettoyage en intégrant une démarche de qualité ;
- une compétence « soft skill » : être organisé/efficace ;
- une compétence de base : comprendre et s'exprimer dans la langue utilisée par le bénéficiaire ;
- une compétence transversale : respecter les instructions, les besoins et les attentes du bénéficiaire.
Passeport pour la compétence
Les personnes évaluées obtiennent un badge en trois niveaux, le niveau expert permettant de devenir à son tour évaluateur. Nadège Turco pense que la « reconnaissance via la micro-certification peut mener à une reconnaissance plus forte, plus classique. C'est une passerelle pour avoir des aires de mobilité professionnelle. » À ce titre, les microcertifications, développées dans le domaine de l'informatique par exemple ou l'industrie, pourraient intéresser d'autres secteurs et permettre aux personnes de créer leur portfolio de compétences.
L'Europe y croit et a élaboré quatre scénarios pour leur implémentation, rappelle Anastasia Pouliou, experte au département de la formation professionnelle et des qualifications du Cedefop [ 1 ]Centre européen pour le développement de la formation professionnelle : blocs de certifications pour l'éducation formelle ; microcertifications complémentaires pour exercer un poste ; certifications issues d'entreprises ou d'associations ; et microcertifications pour des publics fragiles...
Notes
1. | ↑ | Centre européen pour le développement de la formation professionnelle |